Entre méfiance et confiance, le digital et ses nombreux paradoxes

Entre méfiance et confiance, le digital et ses nombreux paradoxes

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10/10/2019

Entre méfiance et confiance, le digital et ses nombreux paradoxes

Tantôt perçu comme un concurrent ou un risque, tantôt envisagé comme un levier de croissance, le digital est encore aujourd’hui entouré d’un certain nombre de paradoxes dans le monde de l’entreprise.

Les Français davantage prêts que les entreprises ?

L’un des premiers paradoxes inhérents au digital est aussi l’un des plus connu : alors que la majorité des Français a adopté le numérique, ce n’est pas encore le cas des entreprises. Les écarts entre les deux sont même énormes. Selon Médiamétrie, le nombre de Français utilisant internet est encore en augmentation en 2019 et s’élevait en juillet à 52,8 millions de personnes, soit 84,3 % des Français âgés de 2 ans et plus.

Un usage qui a bouleversé leurs modes de consommation, en augmentant par exemple leur niveau d’exigence en matière d’achat ainsi que leur niveau d’expertise. Mieux renseignés et plus avisés, les futurs acheteurs sont aussi des internautes qui attendent des réponses spécifiques à leurs questions avant de passer à l’achat, que ce soit en ligne ou en magasin. Ils espèrent également un service plus efficace et plus personnalisé grâce aux outils numériques. Pourtant de leur côté, les entreprises sont encore trop peu à jouer le jeu.

Le digital, une menace ?

En effet, d’après le baromètre ACSEL "Croissance et digital" publié en 2019*, 52 % des entreprises ne sont toujours pas engagées dans une véritable transformation digitale : 7 % n’ont aucune stratégie digitale et 45 % l’ont mise en standby, soit parce qu’elle manque de moyens humains, soit parce que la direction ne porte pas le projet.

Pourquoi une telle réticence ? Tout simplement parce que le digital continue d’être perçu comme un concurrent par de nombreux dirigeants et décideurs. C’est encore plus vrai dans le monde du commerce de détail, puisque 54 % des marchands interrogés** déclarent que le digital est, selon eux, un concurrent des canaux physiques. Chez les entreprises de taille intermédiaire (ETI), le constat est le même : elles sont 49 % à voir le digital comme un rival de leurs points de vente physiques.

Une opportunité à saisir

Fait plutôt étonnant, alors que plus de la moitié des marchands perçoivent le digital comme une menace, ils sont aussi 79 % à le reconnaître comme étant un levier important pour augmenter les ventes en magasin. Chez les ETI aussi, un tel paradoxe existe puisque 67 % d’entre elles pensent que le numérique peut jouer favorablement sur les recettes.

Et ils ont raison : le digital est un important levier de croissance. D’ailleurs, 77 % des entreprises – et 87 % des ETI – reconnaissent sa contribution à leur croissance et ont constaté plusieurs améliorations suite à la mise en place d’une stratégie digitale (croissance des ventes dans 86 % des cas, meilleure satisfaction et fidélité client pour 78 % d’entre eux ou encore plus grande efficacité opérationnelle dans 69 % des situations). Encore faut-il se lancer. Car ces paradoxes sont à l’origine de nombreux qui freins bloquant la transformation digitale des entreprises. Pourtant, il est possible de les surmonter en élaborant une stratégie qui réconcilie tous les canaux de distribution, à savoir une stratégie omnicanale.

Méthodologie : interviews d’une vingtaine de minutes réalisées par téléphone auprès d’un panel représentatif de 600 dirigeants ou décisionnaires d’entreprises prenant part à la transformation digitale (PDG, gérant, directeur marketing, CDO, etc.), du 31 janvier au 28 février 2019.

** Sauf mention contraire, toutes les données citées dans cet article sont issues du baromètre ACSEL « Croissance et digital » 2019.