Selon Gilles Babinet, il a fallu des dizaines d’années pour connecter 2,5 milliards de personnes et il ne faudra plus que quelques mois pour connecter 2,5 milliards de personnes supplémentaires. « Nous vivons une période d’accélération assez incroyable », explique Kevin Bordas. « Cela nous indique que le digital n’est plus vraiment un choix. C’est surtout une opportunité pour les entreprises et les commerçants ». En effet, la transformation numérique impacte directement les modes de consommation. Les commerçants doivent donc s’adapter et répondre aux nouvelles attentes de leurs consommateurs. « Il est essentiel pour les chefs d’entreprise d’avoir un approche orientée business. Le digital est encore trop souvent réduit aux réseaux sociaux », précise-t-il. Il est vrai une bonne stratégie digitale peut avoir une véritable valeur ajoutée pour le commerçant, quels que soient son activité et ses objectifs.

Gagner du temps ? Faciliter la gestion des tâches administratives ? Fidéliser sa clientèle ? Le digital offre aujourd’hui une multitude d’opportunités et d’outils innovants pour aider les commerçants à optimiser leur travail quotidien. Faut-il encore avoir définit précisément ses objectifs avant de se lancer. Pour Kevin Bordas, le digital se définit en deux points majeurs : 

1. La stratégie digitale : va permettre d’utiliser à bon escient et en profondeur tous les outils mis à notre disposition (les réseaux sociaux, les marketplaces...). « Il est important de bien dissocier le support de l’usage. C’est même déterminant. On peut maîtriser un support tel que Facebook par exemple et ne pas maîtriser l’usage qu’en ont les gens. A l’inverse, si on maîtrise l’usage de cette plateforme, on peut déployer une stratégie qui est viable. » La définition en amont de ses objectifs (visibilité, conversion, internationalisation, fidélisation clients…), va permettre de déployer la stratégie à opérer pour les atteindre. 

2. La transformation numérique : processus qui consiste à intégrer le digital dans tous les pans de l’activité du commerce ou de l’entreprise (logistique, RH, communication, marketing…). « Les opportunités de la transformation numérique sont nombreuses. Par exemple, un restaurateur est aujourd’hui dans la capacité de commander en ligne ses produits de manière automatique et de gérer plus facilement ses stocks. L’utilisation d’une caisse enregistreuse certifiée (certification obligatoire dans le cadre de la loi finances 2018) permet aussi de simplifier le rapport avec l’expert-comptable, qui va pouvoir dégager du temps pour conseiller plus en profondeur le commerçant. Enfin, le commerçant peut désormais utiliser son TPE comme outil de fidélisation clients et base de données. »

Ainsi, mieux piloter son activité via l’utilisation d’outils digitaux, doit s’accompagner d’une réflexion : lesquels utiliser et comment, pour atteindre quels objectifs ?

Afin d’aider les commerçants à franchir le cap, lever les freins potentiels et mettre en place une stratégie digitale qui leur correspond, Les digiteurs de la CCI Paris Ile-de-France interviennent sur 4 niveaux que sont :

• la sensibilisation, 
• l’acculturation, 
• la formation, 
• et l’accompagnement sur le court, moyen ou long terme. 

« A l’image d’une personne qui vient faire son marché, le commerçant doit se sensibiliser et s’acculturer au digital pour en comprendre les enjeux, les perspectives, les freins, etc. puis se former à la maîtrise des outils et des usages. Notre rôle est de répondre aux éléments bloquants que sont le temps, le savoir-faire et financement », conclut Kevin Bordas. 

Si le digital ouvrent de nombreuses portes, la CCI Paris Ile-de-France et ses partenaires organisent tout au long de l’année des journées et ateliers thématiques (Le mois du numérique, le Prix de la solution digitale…), pour faciliter la mise en relation avec des prestataires de solutions qui permettent d’opérer la transformation numérique des commerces.